Louis Calaferte (1928-1994) entre rapidement dans la vie active, à treize ans et demi il est garçon de courses dans une entreprise textile, puis devient manœuvre dans une usine de piles électriques à Lyon. C'est aussi à l'adolescence qu'il dévore les livres et entreprend la rédaction de nombreuses  pièces de théâtre, volant du papier dans les bureaux et se dissimulant pour pouvoir écrire.

 

Il quitte ensuite l'usine et n'a plus qu'un seul désir : écrire pour le théâtre et jouer la comédie. En 1947, il décide de partir pour Paris tenter sa chance. C'est alors l'apprentissage de la misère et de la solitude, jusqu'à ce qu'il soumette le manuscrit de son premier livre, Requiem des Innocents, à Joseph Kessel qui, intéressé, le présente lui-même aux éditions Julliard. Publié en 1952, l'ouvrage connaît un rapide succès.

Mais, fuyant la vie mondaine et parisienne des milieux littéraires qui s'ouvre brusquement à lui, Louis Calaferte quitte Paris et retourne vivre à Lyon, où il commence, avec passion, à peindre et continue d'écrire.

Son œuvre comprend une centaine de titres : romans, poèmes, essais, carnets, pièces de théâtre...  Une production littéraire baroque et sulfureuse, inégale, mais résolument libertaire : « Au commencement était le Sexe" nous prévient Septentrion, ouvrage commencé en 1956 et achevé en 1962. Ce livre subversif est un hymne au désir créateur et à la liberté, dans le contexte de l'Après-Guerre. Le Cercle du livre précieux en assurera une souscription privée en 1963, mais tombent alors une interdiction de vitrine et de vente en librairie. Il faudra vingt ans pour que le livre soit enfin édité aux Éditions Denoël. Citons également La mécanique des femmes, publié en 1992, exploration sans fard du désir féminin.

Les poèmes reproduits ici proviennent de diverses anthologies de poésie érotique. L'auteur y révèle particulièrement son expérience des prostituées.