Partager |
Vêtue de fruits, vêtue de seins, vêtue et nue
Sucrée d'un sang d'odeurs qui roule dans ses reins
Bonne à donner la nuit, bonne à porter le vin
Bonne à verser demain, les guêpes t'ont connue.

La fenêtre brûlait dans l'azur de Septembre ;
Projetées comme on meurt au travers des jardins
Les mouches crépitaient en forant leur chemin
Jusqu'à trouver ta main sous l'air ciré des chambres.

Or, ces filles savaient que tu fermes le monde
Entre tes hanches d'huile et ton ventre au doux feu
Et, voraces aux fleurs, tigrée leur jauneur monte
Suspendue dans un ciel où tonnent tes cheveux.
© Luc Bérimont
in Poésies complètes (Ed. Cherche Midi, Tome I)