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Germain Nouveau

Après des études qui le destinent à être prêtre, Germain Nouveau (1851-1920) s'installe à Paris en 1872 pour embrasser le monde des arts, des femmes et de la bohème. Il restera cependant un grand mystique.

Il publie dès 1873 son premier poème Sonnet d’été et fait connaissance de Mallarmé, Richepin, Ponchon... les bons vivants du café Tabourey, où il fréquente aussi les zutistes, comme Charles Cros avec lequel il collabore à la rédaction des Dixains réalistes. Il y rencontre aussi Rimbaud avec lequel il part en Angleterre en 1874 pour s'installer à Londres où il fait la connaissance de Verlaine, dont il restera longtemps l'ami.

De retour en france après avoir voyagé en Belgique et Hollande, il entre en 1878 au ministère de l'Instruction publique et collabore à quelques journaux sous le pseudonyme de Jean de Noves, avant de reprendre la route en 1883, jusqu'au au Liban. À la suite d'une liaison avec une jeune libanaise mariée, il est inquiété et se réfugie à Beyrouth, sans ressources, mendiant en compagnie d'une jeune aveug1e. Il est rapatrié à Paris par le Consulat en 1884.

En 1885, à Paris, il rencontre Valentine, vendeuse dans la mode. « Pendant la journée, il écrivait en son honneur des stances pleines de blasphèmes, de jurons et de trivialités." raconte Léon Vérane. Il en restera le recueil Valentines.

Devenu professeur de dessin, il est frappé en 1891 d'une crise de folie mystique. Il est interné à l'hôpital Bicêtre d'où il sort après quelques mois d'enfermement. Il traverse encore plusieurs crises et entreprend une vie de mendiant et de pèlerin à Paris, puis en Espagne, en Italie et en Belgique, ne cessant de griffonner dessins et poèmes en les signant du nom de Laguerrière. Il revient dans son village natal en 1911, où il décèdera d’un jeûne trop prolongé.

Les poésies de Germain Nouveau seront essentiellement publiées après sa mort, l'auteur s'y étant opposé de son vivant. Il aura une certaine influence sur les surréalistes.

 

"L’art de jouir ensemble
Est celui de l’Amour :
Or, mourir lui ressemble :
Battez, battez tambour."

(Le baiser IV - Valentines)


Ses textes

Fêtes galantes
L'agonisant
Le baiser I
Le baiser II
Le baiser III
Sonnet de la langue
À l'église