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Ton corps est un jardin impérial.
Toutes les fleurs s'y donnent rendez-vous,
Les roses qu'on rêve et les œillets fous,
C'est Floréal, Germinal, Prairial.

Dans ce jardin d'amour tout embaumé
Et plein du gai tumulte du Printemps
Il est des nids perdus et palpitants
Pour les baisers ces beaux oiseaux de Mai.

Sur tes seins blancs voici les lys éclore,
J'entends tinter des muguets dans ta bouche
Et dans tes yeux où le faste se couche
S'épanouit une lointaine flore.

Et de tes pieds aux doigts de sucre rose
À tes cheveux qui passent l'hyperbole
Se mariant à mainte fleur mi-close
L'on voit grimper la grâce, vigne folle.
in La muse gaillarde (Ed. Rieder, 1939)