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Aline sommeillait. Un matin, Léona,
Voyant la blonde vierge en fleur et demi-nue,
Dans ses veines sentit sa force inconnue
Courir, comme la foudre éclatant sous la nue.

Sa folle passion soudain se déchaîna ;
Elle trembla, rougit, pâlit. ivre et farouche,
Elle enlaça sa proie, et lui ferma la bouche
D'un baiser. Lors l'enfant se dressa sur sa couche !

" Aline, mon cher cœur et mon rêve adoré,
Va ! ne crains rien, c'est moi, ta Léona ! Je t'aime
Et brûle d'infuser mon amour en toi-même !

Mes lèvres vont cueillir ton fruit tant désiré ! "
La victime, n'osant fuir l'œil noir qui la couve,
Se taisait sous les dents puissantes de la louve.
in Amours et Priapées (1869)