Partager |

7. Les goûts de chaque nation

Louis Protat
La Lebrun :

- Je ne t'ennuierai plus que d'une question :
Connais-tu bien les goûts de chaque nation ?

Flora :

- L'allemand ne fait rien ; il vient, regarde, paie
En or, et quand il s'est fait rendre sa monnaie,
S'en va fort satisfait ; le Suédois, dit-on,
Aime qu'on lui taquine un peu le hanneton ;
Le Russe gamahuche, et l'italien encule,
L'Anglais, même au bordel, stupide et ridicule,
Fait laver quatre fois le con de la putain ;
Puis quand il est bien sûr, en y mettant la main
Et le nez, que la place est bien propre et bien nette,
Sans mot dire il se fait secouer la houlette.
L'espagnol amoureux se fait pomper le dard ;
En aisselle, en téton, le Turc met son bracmard
Le Français, plus adroit, plus fécond en pensées,
N'a pas à cet égard de routes bien tracées.
Selon l'âge, l'époque, et selon ses désirs,
Il sait habilement varier ses plaisirs.
Mais quand, parfois il trouve une motte bien fraîche,
Ce qu'il aime avant tout, c'est faire tête-bèche.

La Lebrun :

- Je suis contente... Après un pareil examen,
Tu me feras honneur et profit : Dès demain
Je ferai demander ta carte à la police,
Et tu pourras alors commencer ton service.

La Lebrun tint parole... Et du bordel depuis
Flora fait les beaux jours... surtout les belles nuits.
in Examen subi par Mlle Flora, à l'effet d'obtenir son diplôme de putain... (1846)