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Ce que cherche ma langue en ton con virginal
Où mes fantasques faims picorent leurs dînettes,
Ce n'est point la saveur exquise des minettes
Ni l'arôme troublant du lubin vaginal,

Ce n'est point l'onction de tes lèvres si fermes
Qui s'ouvrent sous ma dent, juteuses comme un fruit,
Ni l'ardente moiteur des pulpes au doux bruit,
Ni la gloire des poils ébouriffant les dermes.

Non ! hier j'ai cru voir (et mon rêve fut tel
D'en garder à jamais l'étrenne à mes moustaches !)
Tes linges étoilés d'imperceptibles taches.

Or, comme l'époux neuf que l'on mène à l'autel
Le front enguirlandé d'orangeades en branches,
Je veux couronner, moi, mon gland d'or de fleurs blanches !
in Treize sonnets du doigt dedans (1885)