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Parodie des Filles de Marbres

Paul Saunière

Aimes-tu, Marco, ma fille,
Le noeud d'un hardi fouteur,
Le membre trapu d'un drille
Que ton cul met en chaleur ?
Aimes-tu, das ton délire,
La langue d'un bon michet
Dont la passion s'inspire
De ton vagin en déchet ?

- Non, non ; non, non...
- Marco, qu'aimes-tu donc ?
- Les écus d'un jeune Icare
Que plument mes jolis doigts,
Les rentes d'un vieil avare
Qui bande une fois par mois.

- Aimes-tu mieux qu'en levrette
L'homme te baise parfois ?
Qu'en ton trou du cul qui pète
Il plonge deux ou trois doigts ?
Sur l'assise d'une pine,
Pivotant comme un toton,
Aimes-tu mieux, en gamine,
Tirer l'coup du macaron* ?
- Non, non ; non, non...

D'une putin ferme et ronde
Aimes-tu mieux les appas
Que les plus beaux vits du monde
De ton cul mouillant les pas ?
Et comme Sapho l'antique,
Aimes-tu mieux, ma Chloris,
Qu'une tribade impudique
Te suce le clitoris ?

- Oui, mais... oui, mais...
Mieux vaut à tout jamais
Les écus d'un jeune Icare,
Que plument mes jolis doigts,
Les rentes d'un vieil avare,
Qui bande une fois par mois.

 

* Le "toton" est dé à jouer en forme de toupie. Le "coup du macaron" correspond à la position sexuelle suivante : l’homme est couché sur le dos, la femme s’assoit sur son pénis puis, s’aidant des pieds et des mains, elle tâche de tourner autour de cet axe.

cité in Nouveau Parnasse Satyrique du XIXè siècle (Ed. Kistemaechers, Bruxelles - 1881)