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Ta robe participe à ton être enchanté,
O ma très chère !… Elle est un peu de ta beauté.

La respirer, c’est ton odeur que l’on dérobe.
Ton coeur intime vit dans les plis de ta robe,

L’odeur de nos baisers anciens est dans ses plis…
Elle se ressouvient de nos divins oublis.

En mon être secret je suis presque jalouse
De l’étoffe qui suit ton corps et qui l’épouse.

J’ose te l’avouer, en un soir hasardeux
Où l’on s’exprime enfin… Nous t’aimons toutes deux.

D’avoir été si près de ta douceur suprême,
Ta robe est ma rivale, et cependant je l’aime…

(...)

© Renée Vivien
extrait - in Sillages (1908)