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Si beau ton corps mis à nu
dans sa vérité première…
Je jalouse la lumière
qui d’un éclat l’a tenu
et je jalouse aussi l’ombre
puisqu’en elle à mes yeux sombre
Ton corps si beau mis à nu.

*

À la fleur de tes cheveux,
ton alcool, je le respire
en désir de m’étourdir
par l’ivresse de plain feu
que ton intime endocrine
abandonne à mes narines
à la fleur de tes cheveux.

*

Quand je m’endors dans tes bras
je sens couler comme une eau
de liesse sur ma peau.
Tu m’étreins et loin des draps
tu m’entraînes dans les tendres
ondoiements de  tes méandres
quand je m’endors dans tes bras.

*

Ta voix, les bruits de ton corps,
même ceux de négligence
m’enchantent de ta présence
quand tu veilles, quand tu dors
si sonore à mes côtés :
je vis ravi d’écouter
ta voix, les bruits de ton corps.

*

Ton sel niché aux aisselles,
laisse moi te le lécher
en d’insatiables bouchées :
le goût de toi m’ensorcelle
tant que mon rêve gourmand
mêle à tous mes aliments
ton sel niché aux aisselles.
© Robert Vigneau
in Soir - Ed. LaTimbale (2019), p.22-23