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Ni les yeux de velours dans un visage pâle,
Ni les nichons hardis aux boutons frémissants,
Ni la croupe charnue aux appels indécents,
Ni les bras potelés et brunis par le hâle,

Aucun de ses attraits ne peut en faire un mâle !
La chair et son parfum le laissent impuissant !
Il faut, pour l'exciter, le rôle avilissant
De l'animal dompté qu'on piétine et qui râle !

À genoux, prosterné, plus soumis qu'un esclave,
La volupté bouillonne en lui comme une lave
Quand il sent, sur sa joue et son front dégarni

S'appuyer, s'incruster, d'une façon cruelle,
Le haut talon cambré d'un fin soulier verni
Dont amoureusement il lèche la semelle !
© Pierre Alberty
in Le Jardin d'Eros (Éd. Le Dessus du Panier, 1928)