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J'ai l'âme tout au bout des doigts
Qui te parle tout doux, tout bas ;
Elle te cherche, elle t'appelle
Et tu réponds en choeur, jumelle ;
Mon âme est au bout de tes doigts :
Elle s'y tord, se donne à toi
Et tu la prends dans ton désir
Et tu m'apprends pour te conduire.
À s'oublier entièrement,
Tu te donnes et je te prends
Et tu es bien, et tu es là
Au bout de mes lèvres, mes doigts.

 

On a l'âme au dessus des toits
Comme au sommet des monts, la croix.


J'ai l'âme tout au bout des lèvres
Qui te souffle tout mon amour
Et tes frissons et puis ta fièvre
En sont les silencieux discours ;
Dessus le satin de ta peau,
J'étouffe et colle tous les mots;
Tu es la mer et, goélette
Tu me balances, je t'affrête.
J'ai l'âme tout au bout des sens
Qui perle et puis qui dégouline :
C'est mon être et c'est mon essence
Qui se perd dans tes origines.

 

On a l'âme au dessus des toits
Comme au sommet des monts, la croix.  

  
Tu es au bout de tout mon être :
À s'y confondre, on s'enchevêtre
Pour ne plus faire qu'un de nous  
Quand chacun de nos doigts se nouent.
On a l'âme en plein abandon,
En accord et à l'unisson,
À n'avoir plus d'autre désir
Que celui de toujours s'unir.
On est sur une autre planète
Où l'on plane, les sens en fête
Et le monde peut s'écrouler
On possède l'éternité.


On a l'âme au dessus des toits
Comme au sommet des monts, la croix.
On a l'âme au dessus des toits
Comme au sommet des monts, la croix.

© Gérard Salert