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Ton nid tiède et douillet est le home parfait
À mes désirs les plus primitifs et secrets :
Il a bien plus d'étoil's qu'une nuit de l'été
En plein coeur du mois d'Août ne pourrait en compter ;
Comme un Bernard L'hermite, en ce gîte, j'habite
Et ta coquille entre toute est ma favorite.
C'est un palais royal où l'amour est à vivre
Et ses oeuvres, mieux qu'aux musées, à nous se livrent.

Ton nid tiède et douillet que j'aime visiter
Est pour mon oiselet un lieu plus qu'adoré :
C'est la piste d'envol pour des lieux de délices
Où mon âme se pâme et râle approbatrice ;
C'est le hâvre bien quiet où je croîs sans effort ,
Où le rêve est si vrai que la vie se vêt d'or ;
C'est un tremplin sur le plaisir qui te domine
Et que je grimpe, alerte, à en fouler la cîme

Je voudrais être grand plus qu'éternellement
Pour être en ce giron jusqu'à la nuit des temps :
C'est la récréation où ma bouche s'amuse
A dire son amour sans chercher une muse ;
C'est la cour préférée aux élans de mon coeur
Qui saute comme un fou à bloquer ses compteurs.
Nous jouons tous les deux comme avec une bande
Pour, bienheureux, flipper sans tilt à notre offrande.

Ton nid tiède et douillet est un temple tabou
Que j'adore à genoux et honore debout :
Dans tes fonts baptismaux, j'aime tremper mon corps
Et dans ton bénitier, je signe, heureux, mon sort
Je t'apporte ce cierge dont la mèche s'allume
Et recueilli, je prie. Ton bonheur me consume ;
Quand mon être lié au tien pour mieux s'ébattre
Se chauffe à tes doux feux comme tout près de l'âtre.

En ton nid si douillet que j'aime consacré,
Je renais chaque fois que je l'ai visité :
Le signe du beau temps est à mon baromètre
Dès lors qu'il se mesure au bord de ta fenêtre ;
Mon heure aussi se règle aux batt'ments de ton coeur.
Ce sont eux qui rythment mon souffle et mon ardeur ;
Mon thermomètre explose avec la canicule,
Au feu, au feu. A vos lances, pompiers, je brûle !

Cet home est pour l'homme le logis de ses rêves ,
Un éden où la pomme est offerte à toute Eve ,
Un jardin dont les fruits stimulent l'appétit
Et leur chair pulpeuse est une source d'envie ;
Un jardin dont la rose est l'emblème éternel
Dans le buisson ardent où l'oiseau bat de l'aile :
Un fleuve de baisers grossit l'eau céans
Où, bienheureux, je baigne et coul' si tendrement.
© Gérard Salert