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Ell' porte la tunique
Comme une incitation
Et lui faisant la nique
J'arbore  dans le ton
La capote, logique.
Même avec un corsage
Que voilent des livrées
Sa robe est un message
Avec ses beaux paniers
Pour mes mains si peu sages.

Pas besoin d'un mot d'elle
Pour que l'on se comprenne
Et pour ce défilé,
On peut bien repasser.


Gaie bien sûr en sari,
Ell'  change de toilette:
Pantois d'vant son panty,
J'ai quitté la jaquette
Pour fuir tout compromis.
Les rhingrav's à carreaux
Elle apprécie mes trousses,
Et j'aime qu'elle trousse
Du plus bas au plus haut
Ce jabot plein de mousse.

Pas besoin d'un mot d'elle
Pour que l'on se comprenne
Et pour ce défilé,
On peut bien repasser.


Elle aime les béguins
Pour adorer les passes ;
Et je porte à dessein
Le gland comme un panache,
Et l' noeud à mon cou ceint.
Vêtue d'un paréo,
Elle enfile ses bas
Et mon boubou bien beau
Soudain en branle-bas
Se lève comme il faut.

Pas besoin d'un mot d'elle
Pour que l'on se comprenne
Et pour ce défilé,
On peut bien repasser.


Ses cuissardes me bottent
Et son boa m'étreint;
Ell' m'aime sans culotte
Et mes chauss's ont des points
Que sa main me tricote.
Avec son justaucorps,
Je porte un' veste à queue
Et le fourreau alors
Convient on ne peut mieux
À l'esprit du décor.

Pas besoin d'un mot d'elle
Pour que l'on se comprenne
Et pour ce défilé,
On peut bien repasser.


La fourrur' comme habit
Lui sied bien, c'est au poil,
Et moulée d'un body,
Son corps comme sans voile
Est un vrai paradis.
Quand elle se corsette
De baleine en guépière
Elle me rend tout bête
Et dans ses mules, fière,
Fine mouche, ell' volète.

Pas besoin d'un mot d'elle
Pour que l'on se comprenne
Et pour ce défilé,
On peut bien repasser.
© Gérard Salert