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Viens ma jolie rousse allons donc au cimetière,
Déploie pour moi tes grandes ailes d'ange noir,
Tu n'as pas la frousse, montre moi ton derrière,
Il est beau et charnu, comme le ciel du soir,
Malgré le soleil brut, tu es blanche, mais fière
Et je brûle à présent du désir de t'avoir,
Penche toi gentiment sur cette tombe austère,
En cambrant bien les reins, montre moi ton savoir,
Je sais que ce cadeau, nullement ordinaire,
Ne se donne jamais au premier avatar,
Cet œillet délicieux, étroit et solitaire,
Il faut le mériter, l'honorer, le pourvoir,
Préalablement, de caresses éphémères,
L'éveiller à la vie, lui donner le vouloir,
Savoir entrer en lui, après la langue fière,
Que la femme aime bien, merveilleux nonchaloir.
Il faut passer le cap de la douleur austère,
C'est parfois un peu long, mais il est plein d'espoir,
Ne rien précipiter, car la matière est chère,
Rares sont les femmes à donner leur étoile.
On entre lentement, véritable mystère,
On se sent enserré, différemment, sans voile...
© Jorge