Sorcière et monstre - gravure de Hans Baldung (1515)

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Quel est donc cet Enfer,
Aux étincelles de Vulcain,
Ce grand faiseur de cendres
À langues de vipères
Qui taraude nos chairs
Et ne saurait attendre
Pour brûler nos destins ?

Et cette salamandre
Aux braises de sa langue
Soumet d’intimes chairs
Et ne veut rien entendre
De nos vœux et prières,
Car elle veut consumer
Les satins les plus tendres,
Les plus intimes chairs
Au milieu des méandres
De libertins concerts…

Quelle est donc cet Enfer
Où chacun veut descendre
Par l’escalier de fer ?
Caresseux diablotins
Agités de chimères,
Les yeux ensanglantés
Forniquant nos satins,
Quel est donc ce Malin ?

S’agitent sous la terre
Ces forges de Vulcain
Aux fonderies singulières,
Aciers de sangs humains ;
Quels sont donc ces plaisirs
Qui perdent les Humains,
Ces chairs qui vont périr
En creusets libertins ?

Mais nous sommes sur terre
Pour vivre nos plaisirs,
Le vent fraîchit la chair,
Les baisers la ravivent…
Mais il nous faut survivre
Et nos désirs ravivent
Ce passage éphémère
Entre le goût du corps
Et celui de nos sens…

La Bête est là en Nous,
Laissons-nous donc aimer.