Partager |

Philippe Desportes

Philippe Desportes (1546 -1606), né dans une famille de négociant de la riche bourgeoisie, reçoit une éducation soignée, fait de solides études classiques, prend la tonsure et s'engage dans la carrière ecclésiastique. Il devient secrétaire de l'évêque du Puy qu’il accompagne à Rome où il se sensibilise à la poésie de Pétrarque, dont l’influence marquera fortement son œuvre.

 

De retour en France en 1567, il gagne, en le flattant habilement, la faveur du duc d’Anjou, le futur Henri III ; il se pousse avec adresse dans les salons influents et dans les bonnes grâces de personnages haut placés. C’est le début d’une carrière de courtisan et d’écrivain réussie.

 

1573 : date charnière... Le duc d’Anjou succède à Charles IX, Desportes devient poète officiel et est comblé d'honneurs et de biens (plusieurs abbayes en particulier), éclipsant la gloire de Ronsard qu'il remplace à la cour. C'est l'année de l'édition de ses Premières Œuvres, comportant  les Amours de Diane (Diane de Cossé-Brissac, sa première maîtresse, qui lui inspira le goût de la poésie érotique et qui sera tuée en 1596 par son mari, quand il l'a surpris avec un amant) et les Amours d’Hippolyte (dédiés à sa seconde maîtresse, Marguerite de Valois, femme d’Henri de Navarre). En 1583, Desportes fait rééditer ses Premières Oeuvres, en les augmentant des Amours de Cléonice (sa troisième maîtresse).

 

Par la suite, sous le règne d'Henri IV, il se tint plus à l'écart de la vie de cour, laissant la place à d'autres auteurs, comme Malherbe. Il finira ses jours dans de luxueuses retraites, jouissant paisiblement de ses confortables revenus, protégeant et accueillant les jeunes poètes et cultivant, sur le tard, la poésie religieuse…

 

Sa poésie amoureuse est d’une douceur baroque qui contraste singulièrement avec la "fureur" de la Pléiade et la violence d’une époque troublée.  Il fut l'ami d'Héliette De Vivonne. Le poète Mathurin Régnier (son neveu) se verra, en guise de testament, chargé de défendre son oeuvre.


Ses textes

Il faut à mes fureurs...
Je t'apporte, ô sommeil...
Villanelle