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Femmes qui aimez mieux le foutre que le pain,
Qui prenez en foutant un plaisir souverain,
Qui faites de vos cons une source féconde,
Qui crevez de dépit quand on ne vous fout point,
Laissez vous foutre à moi, j’ai le vit en bon point,
Et vous direz que c'est le paradis du monde.

Je crois que tout foutait quand je fus engendré,
Tant que je suis en foutant chaudement agité
D'une ardeur qui n'est point à tous fouteurs commune ;
Si j'approche d'un con je me sens échauffer,
Ni mari ni parent ne peuvent m'étonner,
Mon Vit et mes couillons courent même fortune.

Ô mourir agréable ! ô trépas bienheureux !
S'il y a quelque chose en ce monde d' heureux,
C'est un tombeau tout nu d'une cuisse ivoirine :
Les esprit vont au ciel d'un ravissement doux :
Si l'homme meurt dessus, la femme meurt dessous,
Mais une mort peu pour chose si divine.

Ce sont mots inventés de parler de l'honneur,
Et dire qu'en foutant on n'a point de bonheur
Et que celui qui fout à la vertu s'oppose :
Il n'est point d'autre honneur que de foutre très bien,
Car sans ce doux plaisir la vertu ne vaut rien.
Honneur, foutre et vertu, c'est une même chose !

in Le parnasse des poètes satyriques, 1622 - p. 55

Cité in Eros émerveillé (Zéno Bianu, Ed. Gallimard, 2012) - p. 56-57