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Ma vie est plus réformée

Qu'elle n'était ci devant,

Alidor est à l'armée

Et Philis dans un couvent.

 

Ma main est là bien aimée

Qui me sert le plus souvent,

Le soir, ma porte fermée,

Seul, je m'en joue en rêvant.

 

Ne crois pas que je me pâme

Au souvenir d'une dame,

Ou de quelque beau garçon,

 

A moi seul je m'abandonne

Et je conserve le nom

Que tout le monde me donne.

in Le libertinage au XVIIe siècle. Disciples et successeurs de Théophile De Viau : la vie et les poésies libertines inédites de Des Barreaux et Saint-Pavin, par Frédéric Lachèvre (Ed. Champion,  1911 - p. 464)