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Je vis un jour dans l'île fortunée 

Un petit mont qu'on ne peut trop chérir ; 

II a des fleurs tous les mois de l'année, 

Et quelquefois est neuf mois sans fleurir : 

Vers le penchant un sentier le partage, 

Tout rebordé de roses à l'entour ; 

Là, dans un temple, au milieu d'un bocage 

On va traiter les mystères d'amour. 

 

Le pélerin peu de temps y demeure, 

Pour la santé c'est un lieu dangereux ; 

Si par hazard il advient qu'il y meure, 

II ressuscite, et refait d'autres vœux. 

De ce coteau découle une fontaine ; 

On le cultive, il est ensemencé :

En y montant souvent on perd haleine, 

On en descend toujours fort harassé.

in Recueil complet des poésies de Saint-Pavin comprenant toutes les pièces jusqu'à présent connues et un plus grand nombre de pièces inédites (Chez J. Techener, libraire à Paris - 1861)