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Je voudrais bien être vent quelquefois

Pour me jouer aux cheveux d’Uranie,

Puis être poudre aussitôt je voudrais,

Quand elle tombe en sa gorge polie.

Soudain encor je me souhaiterais

Pouvoir changer en cette toile unie

Qui va couvrant ce beau corps que je dois

Nommer ma mort aussitôt que ma vie.

 

Ces changements plairaient à mon désir,

Mais pour avoir encor plus de plaisir,

Je voudrais bien puce être devenue,

Je baiserais ce corps que j’aime tant,

Et la forêt à mes yeux inconnue

Me servirait de retraite à l’instant.

cité in Anthologie de la poésie amoureuse de l'âge baroque (Gisèle Mathieu-Castellani, Ed. Libraire Générale Française, 1990) - p. 183-184