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Ô Songe doux, ô fantôme croyable
Qui m'entretiens en l'amoureux plaisir !
Entre mes bras, Hélène, mon désir,
Je te tenais cette nuit favorable,

 

Je suçotais ta bouche désirable 
Des dieux du ciel, je touchais à loisir 
Ton blanc tétin, et savais bien choisir 
Sur ton beau corps un bien plus agréable !

 

Mais les destriers de Phébus donne-jour 
T'ont emportée, ô Hélène m'amour, 
Seul me laissant errer parmi ma couche,

 

Pensant baiser ton bel oeil mon dompteur, 
Je ne vis rien car tu déçus ma bouche, 
Ô songe amer, ô fantôme imposteur !
in Les délices satyriques, 1620