Partager |

Un peu de merde et de fromage

Paul Verlaine
Un peu de merde et de fromage
Ne sont pas pour m'effaroucher
Mon nez, ma bouche et mon courage
Dans l'amour de gamahucher.

L'odeur m'est assez gaie en somme,
Du trou du cul de mes amants,
Aigre et fraîche comme de pomme
Dans la moiteur de sains ferments.

Et ma langue que rien ne dompte,
Par la douceur de ses longs poils roux
Raide et folle de bonne honte
Assouvit là ses plus forts goûts,

Puis, pourléchant le périnée
Et les couilles d'un mode lent,
Au long du chibre contourné
S'arrête à la base du gland.

Elle y puise âprement, en quête
Du nanan qu'elle mourrait pour,
Sive*, la crème de quéquette
Caillée aux éclisses d'amour.

Ensuite, après la politesse
Traditionnelle au méat
Rentre dans la bouche où s'empresse
De la suivre le vit béat,

Débordant de foutre, qu'avale
Ce moi confit en onction
Parmis l'extase sans rivale
De cette bénédiction !


* plante potagère
Recueil Hombres (1891)