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wegener02

 

Sur les coussins jetés dans un coin de la chambre,
Les deux corps enlacés sautent en gestes fous,
Et le corps de Lison tremble sur les genoux,
Et le corps de Rosa se tortille et se cambre.

Un long frisson d'amour glisse sur chaque membre,
Les lèvres font un bruit de lubriques glouglous,
Et la grisante odeur qui sort des deux bijoux
Se mêle aux doux parfums de la rosé et de l'ambre.

La volupté les tord sans lasser leur désir ;
Les chairs sans un arrêt vibrent sous le plaisir,
Ainsi qu'au moindre vent ondule et frise l'onde ;

Une lueur d'enfer flambe aux grands yeux meurtris,
Et dans la mousse brune et dans la toison blonde,
S'éteignent des soupirs, des râles et des cris.

© Louis Perceau
in Douze sonnets lascifs pour accompagner la suite d'aquarelles de Madame Gerda Wegener intitulée Les Délassements d'Eros
(Ed. Erotopolis -1925 , à l'enseigne du Faune)