Répétions tout près du sommeil exigeant
Paul Eluard
L'oeil à force d'espace et d'éclats délirants
L'oeil fait vivre et plus loin le plomb du corps s'écoule
La barque de la bouche est menée par la langue
Muette tout humide elle éclaire les flots
Les larges mains ne savent rien de leur pouvoir
Et leurs épis jonchent la peau de la moisson
Doigts des éclairs caresses d'or broderies fauves
Dans les paumes les seins et les fesses s'insurgent
De nuit entre les yeux de jour entre les jambes
C'est le même palais qui flambe en un instant
C'est un trésor absurde un flot de diamants
Qui provoque l'orage et déchire les reins
C'est la main ignorante et la langue accordée
Pour la première fois sous un ciel féminin
Et le milieu du corps définissant l'orage
Balance de raison pour peser notre vie
C'est toi c'est moi nous sommes doubles dans nos songes.
L'oeil fait vivre et plus loin le plomb du corps s'écoule
La barque de la bouche est menée par la langue
Muette tout humide elle éclaire les flots
Les larges mains ne savent rien de leur pouvoir
Et leurs épis jonchent la peau de la moisson
Doigts des éclairs caresses d'or broderies fauves
Dans les paumes les seins et les fesses s'insurgent
De nuit entre les yeux de jour entre les jambes
C'est le même palais qui flambe en un instant
C'est un trésor absurde un flot de diamants
Qui provoque l'orage et déchire les reins
C'est la main ignorante et la langue accordée
Pour la première fois sous un ciel féminin
Et le milieu du corps définissant l'orage
Balance de raison pour peser notre vie
C'est toi c'est moi nous sommes doubles dans nos songes.
© Paul Eluard
in Corps mémorable (1948)
in Corps mémorable (1948)