Ballade pour une amoureuse
Théodore Banville
Muse au beau front, muse sereine,
Plus de satire, j'y consens.
N'offensons pas avec ma haine
Le calme éther d'où tu descends.
Je chante en ces vers caressants
Une lèvre de pourpre, éclose
Sous l'éclair des cieux rougissants,
Ici tout est couleur de rose.
Ma guerrière a le front d'Hélène.
Son long regard aux feux puissants
Resplendit comme une phalène.
Tout est digne de mes accents :
Là, sur ces contours frémissants
Où le rayon charmé se pose,
La neige et les lys fleurissants ;
Ici tout est couleur de rose.
Quelle tendre voix de sirène,
Au soir, aux astres pâlissants
Dira la blancheur de ma reine ?
Éteignez-vous, cieux languissants !
O chères délices ! je sens
Se poser sur mon front morose
Les longs baisers rafraîchissants !
Ici tout est couleur de rose.
Envoi :
Que de trésors éblouissants
Et dignes d'une apothéose !
Fleurs splendides, boutons naissants,
Ici tout est couleur de rose.
Plus de satire, j'y consens.
N'offensons pas avec ma haine
Le calme éther d'où tu descends.
Je chante en ces vers caressants
Une lèvre de pourpre, éclose
Sous l'éclair des cieux rougissants,
Ici tout est couleur de rose.
Ma guerrière a le front d'Hélène.
Son long regard aux feux puissants
Resplendit comme une phalène.
Tout est digne de mes accents :
Là, sur ces contours frémissants
Où le rayon charmé se pose,
La neige et les lys fleurissants ;
Ici tout est couleur de rose.
Quelle tendre voix de sirène,
Au soir, aux astres pâlissants
Dira la blancheur de ma reine ?
Éteignez-vous, cieux languissants !
O chères délices ! je sens
Se poser sur mon front morose
Les longs baisers rafraîchissants !
Ici tout est couleur de rose.
Envoi :
Que de trésors éblouissants
Et dignes d'une apothéose !
Fleurs splendides, boutons naissants,
Ici tout est couleur de rose.
in Trente-six ballades joyeuses (1873)