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Tristan Corbière

Tristan Corbière (1845-1875) est né Edouard-Joachim Corbière près de Morlaix, en Bretagne, d'un père marin, journaliste et romancier et d'une mère d'origine antillaise, de 33 ans plus jeune que son père. À 15 ans il écrit son premier poème "Ode au chapeau", alors qu'il est au lycée à ST-Brieuc. Deux ans plus tard, il est atteind des premiers symptômes de la tuberculose, maladie qui lui interdira tout travail dans sa courte vie, sa famille pourvoyant à ses besoins.

Il vit tout d'abord à Roscoff dans la maison de vacances de ses parents, où il lit Baudelaire, Byron, Hugo, Musset, Lamartine... ainsi que les oeuvres de son père. Il écrit des satires, dessine des caricatures et se passionne pour l'océan. Il se rend célèbre par des farces et canulars, dont sont victimes les habitants de Roscoff, par exemple : en costume d'évèque, il bénit de son balcon la population scandalisée ; se déguise en femme etc...

Après un voyage de quelques mois en Italie, en compagnie d'artistes peintres, il rencontre Armida-Joselina Cuchiani, une actrice, qu'il baptisera Marcelle et dont il tombe éperdument amoureux, amour impossible, celle-ci étant mariée au comte Rodolphe de Battine. Toutefois, il se lie avec le couple, les promène en mer et les suit à Paris, en 1872, où il participe alors activement à la vie de bohème du Montmartre des peintres ratés et des filles de joie. En 1873, la revue La vie parisienne publie plusieurs de ses poèmes, mais il doit alors faire paraître à ses frais son unique recueil : Les Amours jaunes. Corbière meurt peu après de la tuberculose, il n'avait que 30 ans.

Sa poésie est novatrice et prend notamment des libertés vis-à-vis de l'orthographe et de la ponctuation. Son oeuvre passe inaperçue de son temps et ne sera tirée de l'ombre que dix ans plus tard, par Verlaine, dans son étude des Poètes maudits, puis par les surréalistes : "Corbière doit être le premier en date qui se laisse porter par la vague des mots qui, en dehors de toute direction consciente, expire chaque seconde à notre oreille" (André Breton - Anthologie de l'humour noir).

 

" - Allons ! la vie est une fille
Qui m'a pris à son bon plaisir...
Le mien, c'est : la mettre en guenille,
La prostituer sans désir.
(...)
J'assourdirai les recluses,
Éreintant à coups de pieux,
Les Neuf et les autres Muses...
Et qui n'en iront que mieux !... "

(extraits des poèmes Paria et Élizir d'Amor)


Ses textes

Bohême de chic
Féminin singulier
Le phare
Litanie du sommeil
Pudentiane
À la douce amie
À l’éternel madame
À ma jument souris