De ta tête, ôte ce panier
Naguère débordant de fraises,
C’est en prendre trop à son aise,
Tant bien que mal, nymphe, élevée.
Car sur les cendres de tes fraises
Les bravos ont fait relever
La tulle du lit où repose
La source d’hier, qui se tut.
Nymphe, m’apprivoisent tes cuisses,
Tes jambes à mon cou, statue,
Je courrais comme ondes bondissent,
Et arrivant en bas se tuent.
(Obligé qui voudrait y boire
Biche, de se mettre à genoux.)
Nymphe pensionnaire des bois
Me conviant à ce goûter,
Pour que commodément je puisse
Tes sauvages fraises brouter,
Demande aux ronces de ces bois
De lever ton tablier noir :
Ardeur de cheminée, à nous
Forestière tu te révèles,
Ton feu je l’allume à genoux
Comme aux sources lorsqu’on y boit.
Naguère débordant de fraises,
C’est en prendre trop à son aise,
Tant bien que mal, nymphe, élevée.
Car sur les cendres de tes fraises
Les bravos ont fait relever
La tulle du lit où repose
La source d’hier, qui se tut.
Nymphe, m’apprivoisent tes cuisses,
Tes jambes à mon cou, statue,
Je courrais comme ondes bondissent,
Et arrivant en bas se tuent.
(Obligé qui voudrait y boire
Biche, de se mettre à genoux.)
Nymphe pensionnaire des bois
Me conviant à ce goûter,
Pour que commodément je puisse
Tes sauvages fraises brouter,
Demande aux ronces de ces bois
De lever ton tablier noir :
Ardeur de cheminée, à nous
Forestière tu te révèles,
Ton feu je l’allume à genoux
Comme aux sources lorsqu’on y boit.
© Raymond Radiguet
in Les joues en feu (1920)
in Les joues en feu (1920)