Quand mon trop jeune frère...
Loïse Margency
Quand mon trop jeune frère au soir me déshabille,
Se voue à ma toilette et retourne jouer,
Je sais que de chez vous, en ami dévoué,
Vous veillez bien sur moi : votre lorgnette brille…
C'est vrai, je me maquille ou bien me démaquille,
Nue, à tout bout de champ. Mais il faut l'avouer :
En dépit des néons et du rideau noué,
Ma vitre ne vaut qu'un miroir de pacotille.
Un rien me sort du lit sans chemise de nuit ;
Vous veillez bien sur moi : votre lorgnette luit…
Hélas ! parfois la brume absout cette licence !
Demain, je vous promets, s'il fait jamais brouillard,
D'aller porter chez vous ma robe d'innocence,
Mon bon ange gardien, mon fidèle vieillard.
Se voue à ma toilette et retourne jouer,
Je sais que de chez vous, en ami dévoué,
Vous veillez bien sur moi : votre lorgnette brille…
C'est vrai, je me maquille ou bien me démaquille,
Nue, à tout bout de champ. Mais il faut l'avouer :
En dépit des néons et du rideau noué,
Ma vitre ne vaut qu'un miroir de pacotille.
Un rien me sort du lit sans chemise de nuit ;
Vous veillez bien sur moi : votre lorgnette luit…
Hélas ! parfois la brume absout cette licence !
Demain, je vous promets, s'il fait jamais brouillard,
D'aller porter chez vous ma robe d'innocence,
Mon bon ange gardien, mon fidèle vieillard.
© Loïse Margency
18.04.1976, recueil : Rose, ma chère.
18.04.1976, recueil : Rose, ma chère.