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Sur ma poitrine, vous avez tous déliré,
invoquant noms des Saints et ceux de vos ancêtres.
En vos rangs et grades, je vous ai attirés
vers mon trésor pour jauger le fond de votre être.

Sur ma poitrine, vous avez tous déliré,
soufflant le chaud et le froid, évêques et prêtres.
Je demeure cette offrande tant admirée,
que vénèrent aussi bien esclaves que maîtres.

Electrocutés par le mystère du fond,
vous sombrez et ronflez dans un coma profond.
Je sens votre sang palpiter sur ma poitrine.

D’autres en transes, tombent dans l’apoplexie.
Pour vous, conquérants sensuels, je suis la vitrine
aux délices d’Eros, et j’en suis investie.
© Raphaël Misère-Kouka
in Testament d'une prostituée (inédit, 2013)