Ma vie...
Denis Sanguin Saint-Pavin
Ma vie est plus réformée
Qu'elle n'était ci devant,
Alidor est à l'armée
Et Philis dans un couvent.
Ma main est là bien aimée
Qui me sert le plus souvent,
Le soir, ma porte fermée,
Seul, je m'en joue en rêvant.
Ne crois pas que je me pâme
Au souvenir d'une dame,
Ou de quelque beau garçon,
A moi seul je m'abandonne
Et je conserve le nom
Que tout le monde me donne.
in Le libertinage au XVIIe siècle. Disciples et successeurs de Théophile De Viau : la vie et les poésies libertines inédites de Des Barreaux et Saint-Pavin, par Frédéric Lachèvre (Ed. Champion, 1911 - p. 464)