Caliste...
Denis Sanguin Saint-Pavin
Caliste, propre et bien frisée,
Forçant l'ordre de son destin,
Pour venir me voir un matin
S'était en page déguisée.
La petite assez avisée
Craignait qu'en jupe de satin
A son teint délicat et fin
La porte lui fut refusée.
A l'aspect de ses doux appats
J'arçay*, je ne m'en défends pas,
Mais elle parut si gentille
Que pour la sauver du sopçon
Je la trattais comme une fille
Qui voulait passer pour garçon.
* se tendre comme un arc - par extension : bander
Note : ce texte est imitation d'une épigramme de Martial
- vers 1640, cité par JP Goujon, in Anthologie de la poésie érotique française, Ed. Fayard, 2004.