Complainte
Jean-Baptiste Grécourt
Enfin après six mois de peine et de soupirs
Climène aconsenti à mes pressants désirs,
D'un moment tendre et doux, j'ai saisi l'avantage ;
Mais, hélas ! qui l'eût crû, cette prude sauvage,
Qui tant et tant de fois à rebuté mes feux,
A plus foutu de coups que je n'ai de cheveux.
Son con vaste et son cul n'ont qu'une même fente.
Mon vit en fût saisi d'horreur et d'épouvante,
Et parcourant enfin cet abîme profond,
Foutait en même temps et le cul et le con.
Vous qui cherchez ici l'honneur d'un pucelage,
Amants ne jugez point d'un con par le visage.
Ces dévotes beautés qui vont baissant les yeux,
Sont celles très souvent qui chevauchent le mieux,
Fille qui d'air bénin vous affronte et vous duppe,
A pour un malheureux cent fois levé la jupe,
Et qui feint de prier, et ferme son volet,
Pour un godemichy quitte son chapelet.
Quand un Berger parfois d'un discours téméraire,
Presse trop vivement une jeune Bergère,
Et qu'il voit sur son front peinte la rougeur,
C'est le Foutre qui monte, et non pas la pudeur.
- 1737 -