(...)
- Gentilhomme !... à trois queues :
Mon nom mal ramassé
Se perd à bien des lieues
Au diable du passé !
Mon blason, - pas bégueule,
Est, comme moi, faquin :
- Nous bandons à la gueule,
Fond troué d'arlequin. -
Je pose aux devantures
Où je lis : - DÉFENDU
DE POSER DES ORDURES -
Roide comme un pendu !
Et me plante sans gêne
Dans le plat du hasard,
Comme un couteau sans gaine
Dans un plat d'épinard.
Je lève haut la cuisse
Aux bornes que je voi:
Potence, pavé, suisse,
Fille, priape ou roi !
Quand, sans tambour ni flûte.
Un servile estafier*
Au violon me culbute,
Je me sens libre et fier !...
Et je laisse la vie
Pleuvoir sans me mouiller.
En attendant l'envie
De me faire empailler.
-Je dors sous ma calotte,
La calotte des cieux ;
Et l'étoile palotte
Clignotte entre mes yeux.
Ma Muse est grise ou blonde...
Je l'aime et ne sais pas ;
Elle est à tout le monde...
Mais - moi seul - je la bats !
À moi ma Chair-de-poule !
À toi ! Suis-je pas beau,
Quand mon baiser te roule
À crû dans mon manteau !...
Je ris comme une folle
Et sens mal aux cheveux,
Quand ta chair fraîche colle
Contre mon cuir lépreux !
* domestique
- Gentilhomme !... à trois queues :
Mon nom mal ramassé
Se perd à bien des lieues
Au diable du passé !
Mon blason, - pas bégueule,
Est, comme moi, faquin :
- Nous bandons à la gueule,
Fond troué d'arlequin. -
Je pose aux devantures
Où je lis : - DÉFENDU
DE POSER DES ORDURES -
Roide comme un pendu !
Et me plante sans gêne
Dans le plat du hasard,
Comme un couteau sans gaine
Dans un plat d'épinard.
Je lève haut la cuisse
Aux bornes que je voi:
Potence, pavé, suisse,
Fille, priape ou roi !
Quand, sans tambour ni flûte.
Un servile estafier*
Au violon me culbute,
Je me sens libre et fier !...
Et je laisse la vie
Pleuvoir sans me mouiller.
En attendant l'envie
De me faire empailler.
-Je dors sous ma calotte,
La calotte des cieux ;
Et l'étoile palotte
Clignotte entre mes yeux.
Ma Muse est grise ou blonde...
Je l'aime et ne sais pas ;
Elle est à tout le monde...
Mais - moi seul - je la bats !
À moi ma Chair-de-poule !
À toi ! Suis-je pas beau,
Quand mon baiser te roule
À crû dans mon manteau !...
Je ris comme une folle
Et sens mal aux cheveux,
Quand ta chair fraîche colle
Contre mon cuir lépreux !
* domestique
extrait - in Les Amours jaunes (Éd. Chez Glady frères, 1873)