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Il me faut quatre amants : deux pour sucer mes seins,
Le troisième à ma bouche, et l'autre qui copule.
Tout ça, pas sur un lit, mais sur un tronc de pin
Couché, dans la forêt lorsque la chouette hulule.

Au feu de leurs huit mains, huit mains, quarante doigts,
J'embraserai mon corps jusqu'à oublier l'âme
Qui me tue à rêver de l'impossible roi
Ceint d'une éternité où l'amour-Dieu se pâme.

De leur gros pénis rouge, engorgés de marmots,
Ils blesseront chacun la fourche de mes cuisses.
Le moule de mon corps : dur cercueil, doux berceau,
En pointillé suivra le chemin de l'abscisse.

Des quatre beaux amants, nul ne saura lequel
Aura coordonné, du fruit de sa semence
Le foetus qui frétille et dévore, cruel,
Ma jeunesse et mon sang avec tant de démence.
© Cilick
in Érotolalie (Ed. Jean Grassin, 1975)