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Très fortement tenu à la Vie par le sexe
le couple aux reins flottants
qui sait l'avenir des baisers
et jusqu'au sang le cerne
enchevêtré de lianes et de lunes
et de bras et de poulpes
allant sa crue   ramant son chant
au faîte de la nuit textile

Ah course au sel   à la bouche striée
l'affontement s'égare en socs de plaine
Fouler   se creuser l'un dans l'autre
et découverts si larges pour la terre -
Donne-moi, viens, plus près des cimes que tu sais,
décime-moi, frotte le feu, mêle la glaise

Remplir jusqu'à la bouche la matrice
Etre bercés profond par la caresse des muqueuses
et l'autre corps serré comme une tente
et chaud de moi, chaud partagé, chaleur qui roule
comme un axe là-bas
et l'on avance et le feu bat et les eaux parlent

En haut le ciel comme tourne la Vie
En haut la Vie qui hennit et qui crève
© Francine Caron
in Parler la vie / A-B-C
Francine Caron, 15 ans de poésie (Ed. Nard, 1981)