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Ce lent déshabillage...

Loïse Margency
Ce lent déshabillage à la traîne-menue,
Gant à gant, perd son temps, strip-tease nonchalant…
Égrenant à minuit la pâleur du sein blanc,
Une enseigne en sanglots ressasse l'avenue.

La brise a des pudeurs de chatte parvenue,
Qui plaque aux reins blafards un foulard indolent,
Alanguit, sans chaleur, l'effeuillage ballant,
Enfin s'offre au chéneau, chaste encore, mais nue…

Que l'envers des rideaux retranche dans l'hiver
Les voyeurs crucifiés sur le rire entrouvert !
Mon plaisir n'a, ce soir, que faire d'ustensiles…

Voilà !… Vains boulevards, vieux murs camards, maisons,
Mon ventre dévoilé sous vos regards fossiles
Consacre son fardeau à vos péroraisons.
© Loïse Margency
15.01.1978, recueil : Rose, ma chère.