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Rembrandt "La femme qui pisse"

La Femme qui pisse - Rembrandt

 

*

 

Une bergère en un pré,
Pissait au ras de terre
Par un beau jour d’été ;
Et c’est qu’elle n’avait guère
D’autre endroit où aller
Pour vider sa vessie
De son liquide doré…

Elle pissait, la bergère
À petits jets jaunes et légers,
Accroupie, cuisses ouvertes
Et chatte offerte
Chatouillée
Par quelque herbe drue dressée…
Elle pissait, la bergère
Toute offerte
À cette volupté,
Faisant siffler
Ses petites lèvres,
Elle pissait,
Toute en fièvre,
En toute liberté,
En se laissant aller…

Et le troupeau p(a)issait,
Mais le chien de berger -
(Je devrais dire de bergère !) –
Vint humer là cette herbe,
Si fraîchement mouillée
Et d’une langue superbe
Se prit à la lécher !
Troussée,
Le vent dans son derrière,
Soulagée,
Elle venait de pisser
La bergère,
Mais son chien, déluré
Eut là l’idée de faire
Quelque intime léchée
Qu’elle lui laissa faire,
Tant l’intime caresse
Venait troubler ses fesses
Toutes rondes exposées…

Voilà le chien en liesse,
Sa langue en la fendée,
Bergère en allégresse
Se voyant transportée !
Il léchait la bougresse,
Elle vit même qu’il…bandait…
Et de se renverser
Aussitôt en arrière
Et de faire en ce pré
Ce que font les bergères
Avec leurs canidés…

Ainsi, dans l’entre-cuisses,
Le mâtin s’est glissé,
Offrant là les prémices
D’une belle envitée !
La bergère le guide,
Ecartant sans compter
Son fendin intrépide
Prêt à se faire pointer…
Le bougre est fort habile,
Toute langue tirée
Et les babines humides,
Le rictus carnassier,
Le membre bien agile,
Il œuvre en la drôlesse,
La pénètre à souhait
Avec une belle adresse
(Y serait-il habitué ?)

Et s’agitent les fesses,
Les mains de caresser
Ce bel Amant champêtre,
Somme toute… improvisé !
La bergère de crier,
Les jupons sur la tête
Et chien de continuer
Dans la motte secrète,
Un bel Amant canin
Tout muet et discret
Et qui ne dirait rien
Au village de ce fait…
Le plaisir fut donc pris
Et les deux satisfaits
Là de se séparer,
Au troupeau va le chien,
À quenouille la bergère,
Assise en un recoin
De ce pré solitaire
Si loin, si loin, si loin
Des Humains de la Terre…

© Jacques Hiers
2012