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Le Chant, la Voix, étendaient leur empire,
Chez les badauds engendraient le délire,
Lorsque la danse, aux lascifs mouvements,
Obtint la palme, & captiva les sens.
Allart (1) fauta, nouvelle Terpsicore (2)
Elle aperçut les claquements éclorent,
Donna l'essor à son oeil libertin,
Rendit public son penchant clandestin,
Et, jouissant de l'une à l'autre Aurore,
Avec son Nègre, ou le bon Mazarin,
Foutit sans cesse, & sabla de bon Vin.
On l'imita, ce jeu sembla commode ;
Tout l'Opéra bientôt en prit la mode,

(...)

On vit soudain les Acteurs, les Actrices,
Se soulager dans d'utiles coulisses,
D'énormes flots de foutre répandu,
Vestris (3) prêtant & le Con & le Cul,
Des Vits branlés pendant les intermèdees.
Mille Lédas, autant de Ganymèdes, (4)
Foutant, foutus, contentant leurs désirs,
Entrelacés, se pâmant de plaisirs.
Bordel Royal, distingué, cromatique,
Sérail, mouvant aux sons de la musique,
Vivant le jour d'assez loyaux produits,
Faisant valoir l'obscurité des nuits,
L'Opéra fut une brillante Arène,
Où la Putain produisit sur la scène,
Tout à la fois, ses talents, ses faveurs,
Livra la guerre aux Bourses plus qu'aux coeurs.

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(1) note de l'auteur : Célèbre Saltimbanque Femelle, qui a ruiné la santé et la bourse de bien des Foutromanes, nommément du Duc de Mazarin.
(2) muse de la Danse
(3) note de l'auteur : Une des premières danseuses de l'opéra de Paris, connue par sa lubricité, & surtout pour sa complaisance à livrer l'endroit & l'envers, une Italienne perd rarement le goût du terroir.
(4) Léda et Ganymède furent respectivement amante et amant de Zeus