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le plaisir est suprême !

Gabriel Seinac Meilhan
(...) le plaisir est suprême !
Un joli con vaut mieux qu'un diadème !
Quand je patine un couple de tétons,
Durs, arrondis, rebelles, élastiques,
Lorsque nanti de mille appas physiques,
Mon vit, en rut, décharge à gros bouillons,
Des dieux, des rois, je méprise la gloire.
De l'Achéion je brave l'onde noire,
Aux vils cagots, aux fiers ambitieux,
Laissant le soin de la terre et des cieux,
Sots amateurs des biens, de la puissance !
Le vrai bonheur est dans la jouissance.
Pour être heureux, ô lubriques mortels !
Faut-il, hélas ! un trône et des autels ?
Pourquoi briguer un hommage, une offrande ?
Un con touffu, mutin, ingénieux,
A deviner cent tours voluptueux,
Des reins d’ivoire et des fesses de marbre,
Une charnière à mobiles ressorts,
Qui, sans quartier, m’attaquant corps à corps,
S’unit à moi comme le lierre à l’arbre,
Qui, secondant mes amoureux efforts,
Aux coups de Cul répond avec adresse,
Serre mon vit, forge les voluptés,
Et me prodigue une adorable ivresse,
Voilà mes Lois et mes Divinités.
Avec le sceptre, et l’encens, et l’hommage
Jamais paillard, jamais fouteur, ni Sage
N’ira troquer les plaisirs enchanteurs,
Laisser les Cons, à l’appât des honneurs.
Quand, dans mes bras lascivement serrée,
Je tiens Dubois (1), demi-morte, égarée,
Ne renaissant que pour doubler l’assaut,
Mon cœur content croit tenir Cyrthérée,
Je suis de braise, et mon Vit, au plus haut ,
Fier de fourbir d'aussi superbes charmes,
De Jupiter ne voudrait pas le sort,
A Frédéric (2) ne rendrait pas les armes,
Soutient son rang, et me conduit au port.
En la formant, la divine nature
N’épargna rien ; l’esprit et la beauté ;
Telle est, en bref, sa fidèle peinture.
Au globe entier, humaine Créature
N’eut autant l’air de divinité.

(...)

(1) Actrice de la comédie française
(2) Frédéric II  de Prusse
La Foutro-manie - Poème lubrique - A Sardanapalis, aux dépens des Amateurs - 1776 Chant Premier (extrait)p.  13 à 15