Jésus, mon bien aimé, dans un nimbe d’opale
Et d’azur, m’apparaît dans le ciel radieux ;
Il s’avance vers moi, sa face auguste et pâle
Souris à mon sourire, et ses yeux à mes yeux.
Oh bonheur ! il approche et sa bouche divine
Distille entre mes dents le miel de son baiser ;
Il écrase mes seins nus contre sa poitrine
Je sens des bras serrer mes reins à les briser.
Dieu ! son corps à mon corps qui s’enflamme se mêle
Et se fond dans ma chair où passe un flot brûlant,
Et sa lèvre amoureuse aspire à la mamelle
L’ardente volupté qu’il verse dans mon flanc.
Oh délire ! je sens ta brûlante rosée
Dans mon sein frémissant se répandre, ô seigneur !
Ô doux Jésus ! divin seigneur, je suis brisée
Et j’expire en tes bras d’amour et de bonheur.
C’est ainsi qu’au couvent rêve mainte nonnette
En se branlant d’un doigt léger dans sa couchette.