François Rabelais
Fils d'Antoine Rabelais, avocat, il reçoit une formation de théologie à Angers (il devient moine en 1520) et s'intéresse rapidement aux auteurs antiques, surtout grecs.
Mais, peu enclin aux règles monacales il décide en 1528 de prendre l'habit de prêtre séculier pour se rendre dans diverses universités et ne pas rester cloîtré dans son monastère bénédictin.
Il va d'abord à Paris, où il commence ses études de médecine et où il a deux enfants. Après bordeaux, Toulouse... il s'installe en 1532 à Lyon, grand centre culturel de l'époque où il rencontre son ami (et amant ?) Mellin de Saint-Gelais, où il enseigne également la médecine, pratique des dissections de cadavres, (méthode d’observation encore peu pratiquée à l’époque) et est l'un des premiers à écrire sur la vérolle...
Il publie sous le pseudonyme d'Alcofrybas Nasier (anagramme de François Rabelais) Pantagruel (Les horribles et épouvantables faits et prouesses du très renommé géant Pantagruel - 1532) et Gargantua (La vie très horrifique du grand Gargantua, père de Pantagruel, fils de Grandgousier - 1534). Ces ouvrages qui racontent les faits et gestes de deux géants débonnaires et burlesques, depuis leur naissance jusqu'à leur maturité, s'inspirent de la culture populaire et carnavalesque ; ils obtiennent un grand succès.
Il séjourne ensuite plusieurs fois en Italie, tentant de résoudre ses démêlés avec l'église catholique qui a mis ses ouvrages à l'index car ceux-ci tentent de réconcilier la pensée païenne avec la pensée chrétienne. Il obtient en 1540 que ses enfants François et Junie soient légitimés.
En 1546 il signe de son propre nom le Tiers Livre, et plus tard le Quart livre (suites de gargantua) qui seront aussitôt censuré pour hérésie.
Pour chacun de ses ouvrages, les intentions de Rabelais restent assez énigmatiques, oscillant délibérement entre fantaisie débridée et symbolisme intellectuel, et laissant ainsi libre cours à des interpétations et des sens cachés. L'un des sens serait l'homosexualité de Rabelais qui voyait en François Villon son Maître (celui-ci fréquenta la prostitution masculine, les Coquillards).
En savoir plus :
De la dignité des braguettes : Rabelais pornographe
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Pantagruel & Gargantua
(1532 - 1534)
La démarche originale de Thierry Martin est de proposer une lecture homosexuelle de cette oeuvre. Tout comme Pantagruel serait celui qui a soif de sperme [ pantha = pendre (par extension : sucer) / gruau = sperme ] - Gargantua serait, par extension, le grand fellateur [ gargate = gosier ]...
D'ailleurs dans le "Prologe de Gargantua", Rabelais prévient : "Esbaudissez-vous, mes amours, gaiement lisez le reste, tout à l'aise du corps et au profit des reins !". En argot jobelin, Prologe (prologue) est déjà en soi un jeu de mot homosexuel : pro = pour / loge = anus ; on notera à ce propos que le surnom de Villon, homosexuel patenté, était Des Loges...
Freud (in Malaise dans la culture - chap. III) nous confirme cette hypothèse : "L'extinction du feu par l'urine - à laquelle ont encore recours ces tardifs enfants géants que sont Gulliver à Lilliput et le Gargantua de Rabelais - était comme un acte sexuel avec un homme, la jouissance de la puissance masculine en joute homosexuelle", les flammes étant un symbole phalique...
Ses textes
Blason des licenciésLes fanfreluches antidotées